L'expert
Rivo Rabarisoa
Coordinateur de programme des zones humides au sein d’Asity Madagascar
Comment le crabier blanc est-il perçu par la population de Mayotte ?
Les habitats fréquentés par l’espèce sont les plus prisés et exploités par la population locale, ce qui a rendu les choses difficiles au début. Mais à long terme, suite à des interventions à travers des programmes d’informations et de sensibilisations et aussi par la mise en place d’alternatives de développement, elle comprend petit à petit l’intérêt des oiseaux et la gestion « durable » des zones humides. La participation de la population locale à nos programmes nous a permis de localiser des nouveaux sites de nidification de l’espèce.
Comment a évolué la population du Crabier blanc depuis que vous la suivez ? Quels sont les chiffres aujourd’hui ?
Une évaluation faite avec les collègues de Madagascar et des iles voisines (Seychelles, Maurice, …etc.) a montré que la tendance globale de la population est en diminution. Elle est évaluée à 800 couples actuellement.
Quelles sont les menaces et causes de sa disparition ?
Les principales menaces sont la destruction de l’habitat au niveau des sites de nidifications, la destruction voire même la disparition des zones de chasses de l’espèce, la collecte des œufs et des oisillons dans certains sites de nidification, la perturbation des sites de nidification que l’espèce est capable d’abandonner, ou encore des menaces telles que les catastrophes naturelles et probablement aussi le changement climatique.
Qu’attendez-vous du programme Life BIODIV’OM par rapport à la conservation de l’espèce ?
J’espère que nos dirigeants et la population prendront pleinement conscience de l’importance de l’espèce, que les sites de nidification seront identifiés et localisés avec des actions de préservation. Je souhaite aussi que les zones humides soient protégées de l’implantation d’infrastructures.