Le Parc de Tsarasaotra, un havre de paix fragile pour les Crabiers blanc à Madagascar !
Ce parc, situé en plein centre-ville d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, est l’un des derniers refuges de l’avifaune aquatique de Madagascar. Premier site privé classé en tant que Zone Humide d’Importance Internationale par la convention RAMSAR, il est cependant soumis à de nombreuses menaces, fragilisant ainsi la biodiversité du site.

Un site riche de biodiversité
Situé à seulement 4km du centre-ville de la capitale, ce parc privé appartient à la famille Ranarivelo qui en détient encore la gestion. Ecrin de verdure de 27 hectares composés de deux lacs, de divers ilots et d’une petite forêt d’eucalyptus, le site présente de nombreuses espèces d’oiseaux faisant le bonheur de nombreux ornithologues et de chercheurs universitaires.
Au total, 49 espèces d’oiseaux ont été recensées sur le site, certaines ayant élu domicile sur le site, d’autres uniquement de passage ou venant se reproduire lors de migration. Au sein du site, il est donc possible d’observer la Bergeronnette malgache Motacilla flaviventris, endémique de Madagascar et le Crabier blanc Ardeola idae, un petit héron menacée d’extinction, qui se reproduit uniquement sur Madagascar, Mayotte, Europa et Aldabra. D’autres espèces de hérons telles que le Héron garde-bœufs Bubulcus ibis et le Héron de Humblot Ardea humbloti y sont présents. Des centaines de couples de Grandes Aigrettes Ardea alba peuvent être aussi observées en nidification en haut des eucalyptus.
La menace de la capitale
A seulement quelques kilomètres d’Antananarivo, le développement de la capitale de Madagascar et de ses 1,6 millions d’habitants représente une grande menace pour le parc et les oiseaux présents sur le site de par l’apparition de divers types de pollutions.
La pollution atmosphérique
Avec un trafic routier important et la présence de nombreuses industries, la capitale enregistre un très haut niveau de pollution atmosphérique avec des particules s’élevant à 157 microgrammes par mètre cube, ce qui est largement au-dessus des limites recommandées de 20 microgrammes par mètre cube de l’OMS. L’UNICEF estime d’ailleurs que 20% des décès à Madagascar serait lié à la pollution. Ainsi, certains spécialistes de la Durrell Wildlife Conservation Trust mettent en garde sur le fait que les oiseaux respirant également l’air chargé de particules toxiques doivent également être touchés par cette pollution atmosphérique.
La pollution plastique et chimique
Situé au centre d’une cuvette entourée de plusieurs quartiers urbains, le parc est sujet aux rejets d’eaux usées, chargées de plastiques et d’autres produits nocifs malgré les filtres installés par les gestionnaires, ces filtres étant parfois délibérément détruits par les passants pour laisser s’évacuer les déchets. Le plastique est une réelle menace pour les oiseaux et de nombreuses études ont démontrées les conséquences mortelles de leur ingestion sur ces espèces.
Une pollution chimique du parc pourrait à terme avoir un impact sévère sur les ressources alimentaires des oiseaux (invertébrés, crustacés…) et ainsi impacter l’avifaune présente sur le site.
La pollution sonore
La proximité à la ville apporte de nombreuses nuisances sonores ayant des conséquences sur la santé des humains mais également des animaux, se traduisant majoritairement par des troubles de la reproduction chez les oiseaux ainsi qu’une plus grande vulnérabilité aux prédateurs.
Ces nuisances impactent le cycle de sommeil des espèces mais empêchent également les oiseaux de communiquer, perturbant l’émission et la réception des chants.
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Pour en savoir plus sur les actions du LIFE sur le Crabier blanc à Mayotte