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Le Tuit-tuit à l’étude à La Réunion

Dans le cadre du LIFE BIODIV’OM, la Société d’Etudes Ornithologiques de La Réunion (SEOR) et le Parc national de La Réunion (PNRun) réalisent différentes études afin d’en apprendre davantage sur le Tuit-tuit et ainsi améliorer l’efficacité des futures actions de conservation à venir.

Tuit-tuit au nid © Jaime MARTINEZ

Des études préparatoires

Afin de préserver la population de Tuit-tuit à La Réunion, une des actions phare de ce programme est de mettre en œuvre des opérations de renforcement de la population existante et/ou de réintroduction d’individus sur un site d’accueil pour constituer une seconde population.

Ces différentes stratégies nécessitent en amont d’étudier la structure génétique de la population actuelle, d’étudier sa dynamique mais également d’identifier les zones d’habitats favorables à l’espèce pour ces éventuels relâchers.

  • Analyser la génétique de l’espèce

Des études sont effectuées afin d’évaluer la diversité et la structuration génétique de l’espèce. Les résultats préliminaires montrent qu’un des noyaux de la population présente une légère différenciation génétique par rapport au reste de la population. Cet isolement génétique est confirmé par la distanciation géographique de ces individus.

Désormais des réflexions sont en cours afin d’identifier la stratégie la plus appropriée pour sauvegarder l’espèce : le maintien de cette diversité génétique doit-il intervenir dans le choix des éventuels zones de prélèvements et de relâchers d’individus ?

  • Étudier la dynamique de la population

Grâce au suivi de la reproduction de l’espèce, des données de Capture-Marquage-Recapture (CMR) via des bagues de couleurs posées sur les jeunes avant envol du nid sont enregistrées depuis plus de 15 ans. Leur analyse permet de comprendre comment fonctionne la dynamique de cette population,  puis de projeter l’issue de chaque scénario de prélèvement/relâcher d’individus. Les scenarios testent les effets du stade de prélèvement des individus (poussins ou adultes), de leur nombre, de la fréquence des opérations, et d’un ensemble d’évènements prévisibles liés à ces manipulations, comme la faculté des couples à produire une ponte de remplacement s’ils ont été prélevés.

Connaitre ces différents éléments va ainsi permettre d’orienter au mieux les stratégies opérationnelles à adopter dans les mois à venir.

  • Identifier son habitat de prédilection

La SEOR et le PNRun ont travaillé ensemble afin de modéliser les zones d’habitat favorable utilisé par le Tuit-tuit. Ce travail de modélisation permet de comprendre à partir des connaissances sur la répartition actuelle et passée de l’espèce, quelles zones proches de son aire de répartition peuvent encore accueillir de nouveaux individus, et quelles zones à l’échelle de l’île présentent les mêmes caractéristiques environnementales. En parallèle, des relevés de terrain ont été effectués pour essayer de comprendre comment certaines variables du milieu rencontré peuvent influencer la présence ou l’absence de l’espèce. Ces parcelles sont caractérisées selon de nombreux critères visant à déterminer le cortège d’espèces végétales et sa structure verticale et horizontale qui appuieront le choix de zones de relâchers des individus.

  • Déterminer la méthode de translocation adaptée

Dans le monde, afin de renforcer des populations d’oiseaux, de nombreuses techniques sont possibles et envisageables, c’est pourquoi une synthèse bibliographique sur les protocoles existants sur  cette opération a été réalisée par la SEOR. Les techniques sont variées, certaines proposent le prélèvement de juvéniles, d’autres de poussins, afin de les déplacer, tandis que d’autres nécessitent la détention, l’élevage et parfois même la reproduction en captivité des oiseaux avant de les relâcher. Il s’agit de comprendre quelle serait la faisabilité technique et logistique la plus adaptée aux caractéristiques du Tuit Tuit.

Grâce à l’ensemble de ces domaines d’investigations, au soutien des partenaires et des experts mobilisés autour de ce projet, la SEOR est actuellement en train d’élaborer le protocole le plus adapté à la préservation de l’espèce.