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Protégeons la biodiversité menacée des Outre-mer
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Les espèces exotiques envahissantes en France métropolitaine et en Outre-mer

Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ?

Une EEE est une espèce introduite par l’homme, de manière volontaire ou involontaire, en dehors de son aire de répartition naturelle, qui se reproduit et étend son aire de distribution sur le territoire d’introduction. La ou les populations de cette espèce menacent alors les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires.

Ragondin Myocastor coypus © Gzen92

 Le saviez-vous ?

  • En France métropolitaine, 509 espèces exotiques envahissantes ont été introduites.
  • Les espèces exotiques envahissantes ont contribué à 40% des extinctions d’espèces enregistrées depuis les 400 dernières années (CDB, 2006).
  • Les EEE sont impliquées dans 53% des extinctions d’espèces recensées dans les Outre-mer.
  • 370 espèces exotiques envahissantes sont présentes en Outre-mer.
  • 60 espèces figurant sur la liste établie par l’UICN des 100 espèces parmi les plus envahissantes au monde sont présentes dans les collectivités françaises d’outre-mer (ONB 2016).

Cas d’introduction volontaires d’espèces en France métropolitaine

  • Le Ragondin

Originaire d’Amérique du Sud, l’espèce a été introduite volontairement en Asie, Afrique orientale, Amérique du Nord et en Europe pour l’exploitation de sa fourrure. Les individus proviendraient à la base d’évasion ou de relâchers volontaires. Présents dans plus de 70 départements en France, le Ragondin creuse des terriers qui dégradent les berges et accélèrent le comblement des fossés et canaux. Il est également responsable d’une surconsommation de plantes aquatiques, de la destruction de nids d’oiseaux aquatiques et provoque des dégâts sur les cultures.

  • L’Écrevisse de Louisiane

Originaire du sud du Mexique et des États-Unis, cette espèce a été introduite en 1976 en Europe à des fins commerciales. Agressive et robuste, elle s’attaque à de nombreux invertébrés et peut également transmettre certains champignons à des écrevisses comme l’écrevisse à pattes blanches qui a vu sa population chuté de 68 % entre 1978 et 2006 en région Poitou-Charentes.

  • La Tortue de Floride

Originaire de l’est des États-Unis et du Nord du Mexique, l’espèce a été introduite en Europe pour les animaleries dans les années 70. De 1989 à 1994, plus de 4 millions de tortues auraient été importées et vendues rien qu’en France. Relâchées dans le milieu naturel, cette espèce naturellement vorace, attaque les espèces d’amphibiens et de végétaux présents dans les mares et menace la Cistude d’Europe. Enfin, l’espèce est également vecteur et réservoir de la salmonellose.

Écrevisse de Louisiane Procambarus clarkii © MikeMurphy
Tortue de Floride Trachemys scripta elegans

 

 

 

 

 

 

 

 

Cas d’introduction involontaires d’espèces en France métropolitaine

  • Le Frelon asiatique

Le Frelon asiatique a été introduit probablement par le commerce de céramique originaire de la province chinoise en 2004. En 2020, le frelon aurait colonisé presque toute la France, et atteint le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Ce frelon s’attaque notamment aux abeilles ouvrières et détruit les ruches.

  • La Jussie rampante

D’origine sud-américaine, cette herbacée aquatique a été introduite accidentellement en Australie et en Europe. En France, elle est signalée dès 1820-1830 et est aujourd’hui considérée comme une des plantes envahissantes les plus problématiques en France. Elle concurrence la flore aquatique immergée en empêchant la pénétration de la lumière vers le fond et provoque une réduction du taux d’oxygène dans l’eau limitant ainsi la survie de la plupart des espèces animales.

Frelon asiatique Vespa velutina © Nicolas Y. D. TIREL
Jussie rampante Ludwigia peploides © Père Igor

 

 

 

 

 

 

 

 

Et en Outre-mer ?

Les milieux insulaires sont fortement impactés par les EEE car ils présentent de faibles superficies, de forts taux d’endémisme et un isolement géographique.

  • Le Rat noir sur différentes îles

Originaire d’Asie tropicale, l’espèce aurait colonisé le Proche-Orient à l’époque romaine avant d’envahir l’Europe au VIIIème siècle à l’aide des embarcations. Présente sur de nombreuses îles des Outre-mer, elle menace notamment certaines espèces d’oiseaux en consommant les œufs et les poussins. Le rat est également vecteur ou réservoir de certaines maladies comme la leptospirose, la peste ou la bilharziose.

  • La Liane papillon à La Réunion

Originaire d’Inde et d’Asie du sud-est, cette ronce lianescente a été introduite vers 1915 et envahit désormais les forêts semi-sèches de l’île. Elle étouffe la canopée en s’entourant autour des arbres.

Rat noir Rattus rattus © CSIRO
Liane papillon Hiptage benghalensis © Forestowlet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Le Poisson-lion dans les Caraïbes

Initialement présent dans l’océan Pacifique et dans l’est de l’océan Indien, l’espèce a été introduite en 1992 dans l’océan Atlantique Ouest, probablement par des relâches d’animaux provenant d’aquarium. L’espèce créée un déséquilibre au sein des récifs des Caraïbes car très vorace et consomme les juvéniles de nombreuses espèces tout en ayant aucun prédateur dans cette région.

  • Le Busard de Gould en Polynésie française

Rapace diurne originaire de l’ouest du Pacifique (Nouvelle Zélande, Australie, Nouvelle Guinée), l’espèce a été introduite à Tahiti en 1885 par le Consul d’Allemagne dans l’intention de limiter le nombre de rats. Elle a ensuite colonisé de nombreuses îles de la Polynésie française et provoque des dégâts importants sur l’avifaune de ces territoires.

Poisson-lion Pterois volitans © Jens Petersen
Busard de Gould Circus approximans © Jude

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le LIFE BIODIV’OM

Une des priorités du LIFE BIODIV’OM est de mettre en place des actions permettant de gérer ces espèces exotiques envahissantes qui menacent la biodiversité des territoires d’Outre-mer.

  • A La Réunion, à Mayotte et en Martinique, des méthodes de gestion des rats seront déployées afin de réduire leur population sur le territoire du Tuit-tuit, du Crabier blanc et du Moqueur gorge blanche.
  • En Martinique, des méthodes seront aussi mises en place afin de limiter l’impact des mangoustes sur le Moqueur gorge blanche.
  • En Guyane, des techniques de gestion seront mises en place afin de réduire la superficie de l’Acacia mangium sur les savanes guyanaises et des tests seront effectués sur le Niaouli, une espèce menaçant également les savanes de Guyane.

Pour en savoir plus :

http://uicn.fr/wp-content/uploads/2008/07/1_UICN_2008_Especes_envahissantes_OM_-_Synthese_generale_et_recommandations.pdf