Première évaluation de la colonisation des mérous dans les eaux de Saint-Martin !

Dans le cadre du projet LIFE BIODIV’OM, l’Association de Gestion de la Réserve Naturelle de Saint-Martin (AGRNSM) a déployé deux protocoles différents dans le but d’apporter de nouvelles connaissances permettant de comprendre le recrutement des larves de mérous dans les eaux côtières de Saint-Martin : les CARE, des engins de prélèvements de larves par attraction lumineuse et les Biohut©, des habitats artificiels installés sur différents sites. Après plusieurs années de mise en place, l’entreprise Ecocéan, à l’origine de ces protocoles, dresse les premiers résultats de l’étude.

Les dispositifs attractifs lumineux CARE 

A Saint-Martin, 3 sites distincts ont été sélectionnés pour faire l’objet, en 2020 et 2021, de période d’échantillonnage via les dispositifs attractifs lumineux déposés la nuit par les équipes de l’AGRNSM.

Sur chacun de ces sites, 3 CARE ont été déployés dans le but d’attirer et de capturer les post-larves de poissons. Au total, l’AGRNSM a effectué plus de 70 nuits de pêche sur les 3 sites identifiés avec près de 220 dispositifs lumineux déployés au total sur les deux saisons.

Au final, près de 12 300 post-larves de poissons appartenant à 113 taxons différents ont été capturés en 2020 et 2021. 5 espèces de Serranidae ont été identifiés. Malgré leur diversité, aucun ne correspond malheureusement aux deux espèces ciblées par le projet : le Mérou de Nassau Epinephelus striatus et le Mérou géant Epinephelus itajara et ne permettent donc pas d’apporter sur la période d’échantillonnage réalisée de nouvelles connaissances sur le processus de recrutement de ces deux espèces dans les eaux saint-martinoises.

Les habitats artificiels Biohut©

Afin de compléter les outils de visualisation du recrutement des post-larves par des attracteurs lumineux, le projet LIFE BIODIV’OM a également testé l’installation d’unité d’observation standardisée (UOS) composée de 15 Biohut© répartis sur 3 sites distincts.

Ces UOS ont permis la mise en œuvre de 2 types de suivis en 2020 et 2021 :

• Des suivis visuels (UVC) : un plongeur biologiste en palmes-masque-tuba ou plongée bouteille dénombre par taille et espèce le nombre d’individus présents autour des Biohut©, pendant une durée d’observation fixée ;
• Des suivis de la faune vagile : après déploiement d’une house PVC enveloppant le module tout entier, ce dernier est retiré de l’eau pour dénombrer de manière exhaustive la faune mobile ayant colonisée la Biohut©.

Au total, 84 espèces ont été observées utilisant ces habitats artificiels. 80% des observations sont des poissons tandis que le reste est réparti entre des arthropodes, mollusques et échinodermes.

Sur l’ensemble de ces observations, 13 mérous appartenant à 3 espèces ont été observés dont 5 observations de Mérou de Nassau, espèce ciblée par le projet LIFE BIODIV’OM.

Des données à renforcer et des actions à poursuivre

Bien que l’effort de pêche via les dispositifs CARE n’ai pas permis de recenser de post-larves de mérou ciblées par le projet, un recrutement de l’espèce E. striatus est confirmée, puisque des nouvelles recrues ont été observées à plusieurs reprises dans les Biohut©. En effet, aux vues de leurs tailles, ces individus ont bien recruté au premier trimestre de chaque année.

Les projets en cours (démarrage en 2022) gérés par l’AGRNSM en lien avec le programme France Relance 2030, qui permet de suivre des Biohut© dans plusieurs zones portuaires de Saint-Martin (Marina Fort Louis, Marina Anse Marcel et Port de commerce de Marigot) renforceront les connaissances obtenues au cours du projet Life BIODIV’OM.

Pour retrouver l’ensemble des résultats de l’étude, cliquez ici !